
Jōdō
杖道
Un bref historique
略史
Le Jōdō est l'art martial japonais du bâton court (128 cm) contre le sabre. Bien que l'on ne sache pas exactement quand l'utilisation de cette arme a été codifiée pour la première fois et qu'il existe de nombreuses écoles et systèmes tels que l'aiki-jō, le Suiō Ryū et le Hōten Ryū, la forme la plus répandue et que nous pratiquons à Musōkan est celle basée sur l'école classique de Shintō Musō Ryū, fondée au début du XVIIe siècle par Musō Gonnosuke Katsuyoshi.
Gonnosuke fut incité à développer le jō à la suite d'un duel avec le légendaire sabreur Miyamoto Musashi. La légende veut qu'il affronta Musashi avec un bâton de six pieds de long (rokushaku bō), mais Musashi, utilisant son style caractéristique à deux sabres, le vainquit en piégeant son arme. Musashi lui laissa la vie sauve et, vaincu, Gonnosuke se retira au mont Hōman dans la province de Chikuzen (qui fait partie de l'actuelle préfecture de Fukuoka, dans le Kyūshū) et se soumit à un entraînement et à une méditation intenses. Selon la légende, une nuit, alors qu'il méditait, un enfant lui apparut et lui dit « à l'aide d'un bâton rond, connais le plexus solaire » (maruki wo motte, suigetsu wo shire; 丸木を以って、水月を知れ). Sur la base de cette révélation, Gonnosuke raccourcit son bâton, nomma son école Shintō Musō Ryū et affronta à nouveau Musashi, qu'il vainquit cette fois.

Musō Gonnosuke Katsuyoshi
Suite à sa victoire, Gonnosuke fut engagé comme instructeur d'arts martiaux par le clan Kuroda qui régnait sur la province de Chikuzen. L'école devint hangai-fushutsu (藩外不出), c'est-à-dire une école qui ne devait pas être enseignée en dehors de la province ou à ceux qui n'étaient pas originaires de Chikuzen, et fut particulièrement utilisée par les forces de l'ordre locales. Aujourd'hui encore, l'arme a conservé son lien avec les forces de l'ordre et on peut souvent voir des policiers japonais munis d'un jō.
Au cours de son histoire, le Shintō Musō Ryū a évolué, son programme s'enrichissant d'autres arts en plus du jōjutsu (« l'art du jō »), tels que l'art du sabre, de la matraque (jutte), l'immobilisation par la corde (torinawa), la faucille avec chaîne (kusarigama), et du bâton court (tanjō).
Après Gonnosuke, la figure la plus influente de l'histoire du jōdō est sans doute Shimizu Takaji Katsuhiro (1896-1978), le 25e instructeur de l'école qui a développé l'école à Tokyo, l'a ouverte aux personnes non originaires de Fukuoka (il a également été le premier à accepter des élèves étrangers), a conservé son lien avec la police et a créé l'ensemble des 12 techniques « standards » (seitei) que nous pratiquons aujourd'hui, basées sur 12 techniques classiques (koryū). Il a également intégré la All Japan Jōdō Federation de l'époque au sein de la All Japan Kendō Federation en tant que jōdō bu (« section jōdō »).

Shimizu Takaji Katsuhiro (1896-1978)
Seitei Jodo
制定杖道
La première série de techniques que nous pratiquons à Musōkan fut créée par Shimizu Takaji Katsuhiro en 1968 sous l'égide de la All Japan Kendo Federation, sur la base de techniques de l'école classique de Shintō Musō Ryū. Au nombre de 12, ces kata, connus sous le nom de Seitei Jō, ont été créés pour encourager les pratiquants de kendo à étudier le jō, pour permettre aux pratiquants de jō de s'entraîner ensemble quel que soit leur style, et pour fournir une norme équitable pour les passages de grades et les compétitions.
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Tsukizue
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Suigetsu
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Hissage
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Shamen
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Sakan
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Monomi
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Kasumi
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Tachiotoshi
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Raïuchi
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Seigan
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Midaredome
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Ranaï

Shintō Musō Ryū
神道夢想流
Après avoir appris les 12 techniques Seitei, l'élève passe à l'école classique (koryū) du Shintō (parfois prononcé « Shindō ») Musō Ryū, qui comprend six séries de techniques jō et six séries d'armes auxiliaires suivantes :
Omote (Surface)
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Tachiotoshi
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Tsubawari
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Tsukizue
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Hissage
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Sakan
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Ukan
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Kasumi
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Monomi
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Kasa-no-Shita
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Ichirei
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Neya-no-Uchi
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Hosomichi


Chūdan (Niveau intermédiaire)
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Ichiriki
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Oshizume
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Midaredome
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Ushirozue (Zen/Go)
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Taïsha
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Kengome
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Kirikake
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Shinshin
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Raïuchi
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Yokogiridome
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Haraïdome
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Seigan
Ranaï
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Ōdachi
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Kodachi

Kage (Ombre)
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Tachiotoshi
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Tsubawari
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Tsukizue
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Hissage
-
Sakan
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Ukan
-
Kasumi
-
Monomi
-
Kasa-no-Shita
-
Ichirei
-
Neya-no-Uchi
-
Hosomichi

Uchida Ryū Tanjōjutsu (bâton court)
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Koteuchi (Hidari)
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Koteuchi (Migi)
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Sutemi
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Kuritsuke
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Ushirozue
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Suigetsu (Hidari)
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Suigetsu (Migi)
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Shamen (Hidari)
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Shamen (Migi)
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Kobushikudaki
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Sunekudaki
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Irimi

Shintō Ryū Kenjutsu (escrime)
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Aïsui (Hidari)
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Aïsui (Migi)
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Ju
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Chibaraï
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Sarin
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Ukenagashi
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Nitōaï
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Surikomi
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Inchū
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Ukekaeshi
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Sanukedome
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Tsukidashi

Ikkaku Ryū Juttejutsu (matraque)
Omote/Ura
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Uken
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Saken
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Zanken
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Keage
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Ichiranken
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Irimi
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Ippū
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Meate
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Utō
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Gorin
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Issei
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Kasumi-no-Ken
Samidare (Pluie de début d'été)
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Ishimonji
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Jūmonji
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Nitō-Kodachi-Otoshi
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Mijin (Omote)
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Mijin (Ura)
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Gantsubushi

Isshin Ryū Kusarigamajutsu (faucille avec chaine)
Omote/Ura
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Ishiki
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Soemi
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Hagaeshi
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Mugan
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Jūmonji
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Furikomi (Zen)
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Furikomi (Go)
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Isononami
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Tatsumimaki
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Midokoro-Zume
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Ukifune
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Sodegarami
Gohon-no-Midare (Cinq techniques du chaos)
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Tachiotoshi-no-Midare
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Sakan-no-Midare
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Kengome-no-Midare
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Kasumi-no-Midare
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Shamen-no-Midare